La formation des MTT, un enjeu pour la justice de proximité

Elie Renard, directeur adjoint de l’ENM, a rappelé l’importance de cette formation dispensée par l’ENM lors de son discours d’ouverture : « Cette formation théorique doit préparer aux lourdes responsabilités qui attendent le MTT en juridiction, d’abord en stage puis en exercice. Le MTT est avant tout un magistrat, auquel sont confiés d’importants pouvoirs et responsabilités : dire la loi, reconnaître des droits aux justiciables et leur imposer des obligations. Au-delà de son rôle de juriste chargé de résoudre les conflits, le juge est le pilier du système judiciaire, qui promeut et protège les droits et libertés ».

La diversité de leurs domaines de compétences « oblige les candidats MTT à la rigueur, à l’exigence, à l’impartialité, aux respect de leurs obligations déontologiques et à la maitrise des savoirs liés à leurs missions. C’est à cela que prépare cette formation », a-t-il précisé.

Au programme notamment : organisation judiciaire, attributions civiles et pénales des MTT, règles de tenue d’une audience, déontologie, appropriation de la posture de magistrat, place de la victime dans le procès pénal, conciliation de justice et techniques de rédaction du jugement.

Des profils variés : un atout pour la magistrature

La promotion compte 26 hommes et 20 femmes aux profils et aux parcours très diversifiés, marqués par des reconversions multiples et des engagements personnels, associatifs ou électifs : avocats ou anciens avocats, anciens magistrats, maîtres de conférence ou attaché temporaire d'enseignement et de recherche, anciens gendarmes, cadres administratifs du secteurs privé, juristes d’entreprise, ancien directeur pénitentiaire d'insertion et de probation, directeur de la Protection judiciaire de la jeunesse, juge consulaire, conseillers prud’homme, chef d’entreprise, ancien secrétaire général de l’ENM…

« Cette diversité de profils, d’expériences et de savoirs sont des atouts pour la magistrature mais aussi un défi en termes de formation, tenant à des niveaux de connaissance et d’expérience du monde judiciaire très différents, que la formation théorique doit prendre en compte », souligne Sophie Parmantier, sous-directrice et cheffe du département des formations professionnelles spécialisées (DFPS) de l’ENM.

Une formation théorique suivie d’un stage probatoire en juridiction

Cette formation théorique de 10 jours est obligatoire pour tous les stagiaires, quel que soit leur profil d’origine et elle sera, pour la majorité de la promotion, accompagnée d’un stage probatoire en juridiction de 80 jours.

À l’issue de cette formation initiale, 38 MTT devront suivre un stage probatoire dont 9 pendant 40 jours et 29 pendant 80 jours (63%), selon la décision du Conseil supérieur de la magistrature. « C’est un temps important et exigeant nécessitant de concilier contraintes professionnelles, familiales et de formation, mais néanmoins fondamental, notamment pour ceux qui vont être confrontés pour la première fois à l’acte de juger, car il permet d’observer, d’apprendre et de juger en même temps », explique Sophie Marmande, coordonnatrice de formation au DFPS de l’ENM, en charge des MTT.

Une fois nommés, les MTT bénéficieront de 5 jours de formation continue la première année et de 3 jours les années suivantes. Ils pourront choisir parmi une cinquantaine de formations spécifiquement conçues pour eux ou également ouvertes aux magistrats professionnels, ainsi qu’à d’autres publics.

En savoir plus : bit.ly/35sJ51f

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